Lectures érotiques et/ou pornographiques

simulacre said:
Mr. Edward,

que vous arrive-t-il donc? Vous êtes perdu dans l'écriture de l'histoire qu'à suscité les bijoux et n'avez plus de temps pour nous?



Ou encore vous êtes complêtement absorbé par votre lecture?
:rose:

Ma chère Simulacre, désolé d'être moins présent ces jours-ci; je suis effectivement assez occupé par diverses choses dernièrement, et notamment par l'écriture de cette histoire. Je peux pour l'instant vous dire qu'elle s'appellera "Le vernissage" et qu'elle se passera de nos jours, à Paris, conformément à mon désir de ne pas faire dans l'historique pour l'instant. J'espère avoir fini le plus vite possible.
 
Alors, en introduction, je ne résiste pas au plaisir de vous faire part d'une couverture des aventures de Bernard Lhermitte . Il n'y a pas à dire, ce garçon me ressemble beaucoup. Sauf que je ne suis pas blond, moi. Et toc..

Mais passons à un sujet plus sérieux.

Analyse critique mais cependant louangeuse des écrits de Melle Simulacre
Sans liberté de blâmer, il n'est point d'éloge flatteur
(Beaumarchais)

Sur la forme

D'entrée de jeu, il me faut reconnaître avoir été agacé à maintes reprises par de nombreuses fôtes de français, orthographe, accords de participes, etc... . Je sais, je sais, l'orthographe et la grammaire sont, paraît-il, la science des ânes. Mais n'empêche. A votre décharge, sans doute travaillez vous avec une version anglaise de Word, ce qui ne n'arrange pas les choses (mais il est possible de sélectionner le langage utilisé et d'y appliquer le correcteur d'orthographe - il existe même une option Français (Canada) :D )
Pour la peine, vous me recopierez le Littré à la plume de perroquet.

J'ai également été, agacé? intrigué? hésitant? par l'usage que vous faites de certains mots. Nimbé, par exemple, est habituellement reservé à la lumière, alors que vous l'appliquez à l'élément liquide. Pourquoi pas, après tout, appellons ça de la licence poétique...

Et pourtant, vous avez des moments de fulgurance, des inspirations qui pardonnent tout. Un exemple?

Suçant, frôlant, enlaçant. Il était partout à la fois. Il était tout. Délice et chaos.

Tant de choses contenues dans Délice et chaos...

Enfin, l'emploi quelque peu abusif des pronoms personnels (il, elle) rend parfois la compréhension difficile. Même quand on n'est pas blond.

Quoi qu'il en soit, j'ai connu pire, et bien pire, et à la deuxième lecture, ma foi, "ça" passe mieux. Oui, j'ai lu votre texte plus d'une fois.

Sur le fond

L'intrigue eût mérité d'être plus développée afin d'en être plus intelligible. Comment les uns et les autres en sont-ils arrivés là? Qu'est-ce que cette histoire de dettes? En un mot, de nombreux points restent dans l'ombre. Serai-je un blond qui s'ignore?

Par contre, par contre... Votre nouvelle est parcourue d'érotisme de part en part. La tension monte, le désir aussi; le lecteur sent l'appétit croître au fil des lignes. La scène finale est très belle, très sensuelle, vous rendez avec brio (et vécu?) ce mélange unique de tendresse et de violence qui caractérise la beauté de l'amour que l'on fait à défaut de pouvoir le dire.

Votre dernière phrase, Celle qui avait été, n'était plus. Blottie contre Christian, Audrey s'endormit., je l'eus inversée (et supprimé la virgule):

Blottie contre Christian, Audrey s'endormit. Celle qui avait été n'était plus.

L'effet n'est pas le même, vous ne trouvez pas? Sans compter, toujours au chapitre des inventions qui font la qualité de vos écrits, que ce celle qui avait été fait écho au celle qu'elle avait été du premier paragraphe.

En conclusion

Bon devoir, qui eut mérité un peu plus de travail. Une relecture par un correcteur. Quelques développements, tant sur les événements précédents que sur les pensées secrètes d'Audrey. Une ou deux scènes de zoophilie (les chevaux étaient là, alors pourquoi ne pas en profiter?), et un gang bang pour conclure.
17/20.
Vous passerez dans mon bureau pour les conseils pratiques.

**********

Et toutes mes excuses à Mr Edward pour le détournement de son thrède à des fins privées .
 
Je viens juste de lire votre histoire, Simulacre. Mes félicitations! J'ai beaucoup apprécié votre envie de charger cette histoire de sens, qui fait que quand l'acte intervient, il n'en a que plus de force. Aussi très bien amené, vos glissements entre ses fantasmes et sa réalité. Egalement, une belle poésie en général.
En ce qui concerne la dérive que prend cette discussion, bien que je n'en sois pas vexé; je pense qu'il serait plus commode d'en créer une autre où nous discuterions chacun de nos créations érotiques et partagerions nos idées.
Libre au prochain d'entre nous qui aura fini d'écrire son histoire de créer cette nouvelle thread.
 
Mr Edward,

heureuse de vous retrouver parmi nous. J'attends avec impatience votre petite histoire.
 
J'ai fait escale à la librairie lors de ma petite ballade au soleil aujourd'hui et me suis offert deux petits livres pour garnir ma bibliothèque érotique: La femme de papier de Françoise Rey et Poèmes et nouvelles érotiques de Georges Bataille.

Françoise Rey, j'ai déjà lu plusieurs de ces oeuvres et les ai appréciées mais n'avait pas encore lu celle-ci et puisque que certains d'entre vous en ont parlé j'ai décidé de me l'offrir. Quant à Georges Bataille ce sera mon premier plongeon au coeur de son oeuvre, puisque vous l'avez si chaudement recommandé je me suis dit pourquoi pas. Je vous en reparlerai lorsque je les aurais lus.
 
simulacre said:
J'ai fait escale à la librairie lors de ma petite ballade au soleil aujourd'hui et me suis offert deux petits livres pour garnir ma bibliothèque érotique: La femme de papier de Françoise Rey et Poèmes et nouvelles érotiques de Georges Bataille.

Françoise Rey, j'ai déjà lu plusieurs de ces oeuvres et les ai appréciées mais n'avait pas encore lu celle-ci et puisque que certains d'entre vous en ont parlé j'ai décidé de me l'offrir. Quant à Georges Bataille ce sera mon premier plongeon au coeur de son oeuvre, puisque vous l'avez si chaudement recommandé je me suis dit pourquoi pas. Je vous en reparlerai lorsque je les aurais lus.

Très bons choix, chère Simulacre. J'ai lu La femme de papier il y a quelques années et en garde un bon souvenir.
En ce qui concerne le Bataille, je ne suis pas sûr que ce soit la meilleure façon de commencer son oeuvre...il est possible que vous soyez un peu déroutés par ses poèmes, qui ne sont pas le meilleur de ce qu'il a fait à mon avis...mais bon, je suis en train de le lire aussi et je n'en suis pas loin.
A l'occasion, vous devriez vous procurer son "Histoire de l'oeil" ou "Madame Edwarda" (d'où je tire mon pseudo) ou "Ma mère".
Bonne lecture!
 
Mr Edward said:
Très bons choix, chère Simulacre. J'ai lu La femme de papier il y a quelques années et en garde un bon souvenir.
En ce qui concerne le Bataille, je ne suis pas sûr que ce soit la meilleure façon de commencer son oeuvre...il est possible que vous soyez un peu déroutés par ses poèmes, qui ne sont pas le meilleur de ce qu'il a fait à mon avis...mais bon, je suis en train de le lire aussi et je n'en suis pas loin.
A l'occasion, vous devriez vous procurer son "Histoire de l'oeil" ou "Madame Edwarda" (d'où je tire mon pseudo) ou "Ma mère".
Bonne lecture!

Pour Bataille c'est tout ce qu'ils avaient de lui dans la section érotique de la librairie, j'aurais peut-être du vérifier une autre section au cas où mais n'y ai pas pensé. La prochaine fois. J'ai vu le film tiré de ma mère dernièrement, Burokrat en a parlé dans le thread sur le cinoche, on est d'accord pour le verdict; décevant mais comme le réalisateur avoue ne pas s'être collé à l'oeuvre de Bataille je suis quand même curieuse de le lire. Le recueil que je me suis procuré comporte à la fois des nouvelles, des poèmes en prose et d'autres en vers alors si je trouve certains déroutants peut-être trouverais-je les autres intéressants? Je vous en reparlerais mais je me tiens pour avertie qu'il ne sont pas nécessairement représentatif de son oeuvre, merci!
 
Mr Edward said:
En ce qui concerne le Bataille, je ne suis pas sûr que ce soit la meilleure façon de commencer son oeuvre...il est possible que vous soyez un peu déroutés par ses poèmes, qui ne sont pas le meilleur de ce qu'il a fait à mon avis...mais bon, je suis en train de le lire aussi et je n'en suis pas loin.
A l'occasion, vous devriez vous procurer son "Histoire de l'oeil" ou "Madame Edwarda" (d'où je tire mon pseudo) ou "Ma mère".
Bonne lecture!

Oui, bon, en effet ses poèmes, en tout cas ceux qui apparaissent dans ce recueil sont un peu déroutants! ;) À pieds joints dans la scatologie, pas tout à fait mon truc.

J'espère que les nouvelles se révèleront différentes...
 
simulacre said:
Oui, bon, en effet ses poèmes, en tout cas ceux qui apparaissent dans ce recueil sont un peu déroutants! ;) À pieds joints dans la scatologie, pas tout à fait mon truc.

J'espère que les nouvelles se révèleront différentes...

Oui voilà, il faut dire que après avoir lu son livre "L'érotisme" qui est un creuset de culture et d'interprétations sur ce qu'est l'érotisme à travers les âges et les pensées (d'ailleurs parfois un peu trop fouillé à mon goût); on est un peu déçu de se retrouver au stade bébé anal en lisant ces poèmes même si on peut déjà en avoir un aperçu dans ses nouvelles, mieux amené toute fois dans l'histoire.
Voilà probablement la limite de Bataille, penser en terme de transgression; c'est forcément se limiter à un moment si l'on a une sexualité sans arrêt tourné contre Dieu ou par rapport à lui.
Je dois dire que je trouvais cette idée comme la plus séduisante pendant un moment, pas vraiment vis à vis de Dieu, mais vis à vis des autres; car elle donnait une porte d'entrée à mes fantasmes...mais voilà, je me rends compte qu'il y a une limite à cette idée et que ne penser qu'en terme de transgression, ce n'est pas se libérer, ce n'est que se déculpabiliser...
C'est le problème aussi d'une certaine intellectuallisation du sexe et d'un nouveau supposé "esprit libertin" qui je le constate maintenant, ne peut pas exister réellement. Les libertins ont existé en un temps donné...aujourd'hui, de quelque manière qu'on s'y prenne, nous ne pouvons être aussi libertins qu'ils le furent. ça ne nous empêche pas de faire autant de choses qu'eux mais l'esprit ne sera plus le même, car la société est plus répressive et réprimée.
Mais je vous conseille quand même de vous procurer son "Histoire de l'oeil" ou "Madame Edwarda".
 
J'approuve, pour L'histoire de l'oeil, un bon livre. Erotique et tout. La scène de l'oeuf est époustouflante...

Le libertinage, dont nous n'avons gardé en mémoire que le coté coquin (Je, je, suis libertine, je suis une catin... Bon, désolé), a été également un grand mouvement de contestation contre la religion, l'ordre établi, etc... Ce n'est sans doute pas par hasard si les plus grands libertins ont vécu au siècle des Lumières, quelques temps avant la Révolution de 1789.
Un mouvement similaire pout éventuellement se retrouver dans le cinéma porno des années 70. Je dois avoir lu un bouquin de Sylvia Bourdon (actrice porno française) là-dessus. Par contre, je reste plus sceptique sur le militantisme de... comment s'appelle-t-elle déjà? voilà que j'ai plus toute ma tête... l'actrice contemporaine, licenciée de pholosiphie, qui fait du hard un acte politique? Allez, un effort, quoi?

Les libertins d'aujourd'hui, ou supposés tels, se rangeraient plutôt dans la catégorie des hédonistes. Jouir pour jouir.

Dans un autre genre, je suis tombé par hasard sur A la feuille de rose, maison turque de Maupassant. Etonnant, je le savais leste (voir par exemple La maison Tellier ), mais à ce point... C'est énaurme, plus drôle que bandant. Et pour tout dire, si ce n'était pas de Maupassant, cela n'aurait pas survécu. Popur résumer, l'action se passe dans un bordel, il y a là les pensionnaires, les clients, le maque, le domestique... tout ceci est graveleux, outré, drôle à force d'exagération...
L'introduction rapporte que la pièce (car il s'agit d'une pièce de théatre) fut jouée deux fois du vivant de l'auteur. En présence d'un parterre de choix, Flaubert, Zola, Sainte-Beuve, Jules Renard, l'un ou l'autre des Goncourt...
L'éditeur propose dans le même recueil quelques poésies du même. Rien a dire, Maupassant, grand novelliste, n'est pas un grand poète.
Un gentil moment, quoi qu'il en soit...
 
Last edited:
Mr Edward,

je serais un peu mieux équipée pour aborder Bataille, mon amour\amant m'ayant offert Mme Edwarda aujourd'hui! Ma liste de livres à lire s'allonge...
 
William St-Hilaire

Lu : AU FOND DES CHOSES et LA FEMME PAPILLON, de William St-Hilaire. Deux recueils de nouvelles érotiques de cette auteure québécoise étant, respectivement, ses deuxième et troisième livre. Achetés en solde chez Renaud-Bray de concert avec ma douce blonde.

AU FOND DES CHOSES m’a laissé sur mon appétit (sexuel ;) )… très bien écrit, toutefois. J’aurais aimé déceler un lien entre les différentes nouvelles; et puis que l’auteure aille un peu plus loin, explorer des territoires interdits ou un tantinet plus tabous, de la sexualité.

Donc, j’attaquai LA FEMME PAPILLON - son dernier recueil - avec certaine expectative. Pour tout dire (et, encore une fois, c’est très bien écrit), m’a encore laissé sur mon appétit. Avec, en prime, certains clichés (dans le genre de : sortant de sa rutilante BMW, elle avait peu de temps pour faire ses courses sur la rue Laurier) qui ternissent, à mon humble avis, des nouvelles assez prévisibles dans leur ensemble. Et trop courtes à mon sens : dans plusieurs cas, cela aurait été intéressant de développer davantage.

10 pour la qualité de la langue
5 pour l’habileté de la langue :D
 
Histoire de Dom B…, portier des Chartreux


Cela fait un moment que j'avais envie de vous parler de ce bouquin qui est, selon moi, remarquable à plus d'un titre et qui devrait figurer dans la bibliothèque de tout érotomane qui se respecte.

Publié sous le manteau au XVIIIe siècle, il fait partie des ouvrages les plus traqués de cette période pourtant féconde en littérature libertine. Car si Sade, par exemple, va beaucoup plus loin que l'auteur anonyme du Portier dans les perversions, ce dernier s'attaque à un des piliers de la société de l'époque, l'Eglise. Ou plus précisément, ses serviteurs, qu'il juge hypocrites, menteurs, exploiteurs, etc…. Je me trompe peut-être de quelques paires d'années, mais c'était dans l'air du temps: voyez Port-Royal, par exemple.

L'histoire se résume en quelques lignes: le fils d'un jardinier embrasse la carrière de moine, et découvre un arrangement des plus intéressants: le monastère communique avec un couvent d'un genre particulier, la Piscine, où sont assemblées pucelles et femmes mûres, pour le plus grand plaisir des unes et des autres. Si vous y ajoutez quelques scènes de bougrerie (homosexualité masculine), de lesbianisme et de partouzes, sans oublier un brin d'inceste, de voyeurisme, vous obtenez une histoire des plus salaces.

Mais l'intérêt de ce bouquin réside plus dans son propos et dans ses digressions que dans l'histoire proprement dite.

Son propos n'est pas sans rappeler quelques postulats de Sade: le plaisir, la jouissance comme libération du corps social (autant que du corps physique); l'hypocrisie de la société qui réprime ceux qui prônent le plaisir comme vertu, et toutes ces sortes de choses. Notons au passage, pour ceux qui seraient tentés de le lire, que le récit comprend également une satire féroce du clergé de l'époque, et notamment des moines. Il serait d'ailleurs intéressant de digresser sur les rapports entre transgression (tant sexuelle que morale) et religion, thème que l'on retrouve chez Sade, mais aussi chez Bataille. Quelques siècles plus tard, à l'heure où il est chic de se proclamer partouzard (cf. Thierry Ardisson, Michel Hoellbecq), force est de constater que sorti d'un certain monde, le libertinage est toujours aussi mal vu. La satire sociale n'a pas pris une ride, et l'on pourrait aisément remplacer le clergé du Portier par les nouveaux moralistes, ou plutôt moralisateurs. Comme par exemple un certain président d'une des plus grandes puissances mondiales qui prend ses décisions politiques après avoir conféré, par ligne directe, avec le Très-Haut.

Pour conclure, et même si cette critique est un peu boiteuse, Le Portier est un bon bouquin, avec lequel j'ai passé un bon moment...
 
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