Les opinions superflues du Professeur Chauder

Neomagalie said:
Et quels sont vos dessous mon cher Burokrat. Slip, boxer, caleçon ou peau nue contre l’étoffe de votre pantalon ?

Qu’en déduisez-vous ?
 
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Neomagalie said:
Que peu importe tant que vous pouvez baiser au premier rendez vous ?

C’est un point de vue. Que je partage, à l’occasion. Mais pas toujours. Avec la même personne, mettons. :D
 
Neomagalie said:
Je dois avoir faim ou il se fait tard parce que vous m’avez perdu dans la brume...

Je comprends. J’avais placé la mauvaise photo. Tout est entré dans l’ordre maintenant. Un autoportrait croqué il y a quelques instants remplace l’image qui avait été placée par erreur. Désolé.
 
Neomagalie said:
:rolleyes: ah la je comprends

Ca ne frotte pas avec des jeans? La couture est plutôt rugueuse non ? Parce que moi sans culotte j’adore avec une jupe mais en pantalon ça me frotte et pas de la bonne façon.

D’ailleurs je suis toujours surprise qu’une corde passée entre mes grande lèvres ou de chaque cotés sois si agréable parce que ça ne devrais pas être si différent comme sensation mais blabla bla.

Merci pour la photo… vous etes roux ? Dommage votre posture ça cache vos atouts, qui semblent intéressant.

Je suis fort inquiet de ce que va penser le professeur de tout ça, à son arrivée à la faculté, demain, dès l’aube.

M’enfin.

Ahrg.

Pour répondre à vos questions spécifiques. Oui. Ces pantalons sont confortables sans sous-vêtements. Mais c’est exceptionnel. Et re-oui. Rouquin je suis - un peu sous le chapeau - comme vous l’avez noté avec la perspicacité de première de classe que vous êtes. Mes origines italiennes, sans doute.

Mais revenons à ce que tout le monde adore, chère Néomagalie, en ce que je suis convaincu que tous ici fantasment de vous savoir, sans culotte, sous votre jupe. :eek:
 
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Melle Magalie,
Ce sont des paroles qui font plaisir à entendre. La seule fois où j'ai essayé de sortir sans sous vêtements avec un jean, j'avais des érections au delà de la décense et des démangeaisons qui pouvaient faire penser que j'avais une envie subite (sans jeu de mots) de me masturber en public. :D
Pour l'instant, je ne mets uniquement que des boxers noirs.
 
Mes bien chers et estimés élèves (oui, même vous, Burokrat)

Quelle ne fut pas ma divine surprise en arrivant ce matin dans l'amphithéâtre. Il flottait dans l'air un parfum indubitable de sexe qui n'est pas sans rappeler l'atmosphère sensuelle de certains matins de printemps, où les bourgeons gorgés de sève. Un mélange d'eau de toilette, de sécrétions et de transpiration qui, mal dosé, devient incommodant mais qui, dans le cas qui m'occupe, est propre (enfin, propre…) à faire naître des émois qui, etc, etc…

Effectivement, le mois de septembre s'annonce très chaud.

Mais comme tout ceci est dans l'intérêt de la science, le bien commun de l'humanité (et comme je plains les anglophones qui ne peuvent pas goûter la saveur et la profondeur (sic) des propos qui sont échangés ici…), je vous absous avec allégresse (en plus d'être professeur émérite, je suis aussi aumônier du cours Chauder). Mon seul regret étant, bien entendu, de n'avoir pas participé, décalage horaire oblige. Charognerie de putain de décalage horaire de merde, ajouterai-je in petto.

Avant de me laisser aller aux digressions qui me sont coutumières, et qui, selon certaines font mon charme, quelques mots pour saluer l'essai de Mr Edward. Citer Bataille…le Taureau-Bataille, comme le qualifiait Margueritte Duras (le Taureau, vous noterez avec quelle dextérité je me raccroche aux branches de l'arbre de ma pensée…) quelle excellente idée. "L'érotisme est l'approbation de la vie jusqu'à la mort" fut même, un temps, ma signature. Pour celles et ceux qui voudraient en savoir plus sur cet immense auteur, je conseille ces pages qui leur donneront un aperçu de l'immensité de son œuvre et de son talent. De ses talents devrais-je écrire. Pour celles et ceux à qui le sexe extrême – très très extême ne fait pas peur, je recommande L'histoire de l'œil, disponible en anglais en .pdf sur le Net. Mais attention, ne venez pas vous plaindre ensuite.
Tiens, pour la peine, je monte votre note à 15/20.

Et oui, comme vous l'avez noté, les jeunes filles du cours auront toujours de meilleurs notes que vous, Messieurs, même si vous décidiez d'assister au cours nus sous vos kilts. C'est dans ma nature, c'est mon droit le plus strict, et c'est gravé dans le marbre au-dessus du tableau: Chauder Imperator non equaminus est. Et ne venez pas m'assommer avec une ânerie telle que la double correction. Une simple correction à la badine suffira.

Par contre, je suis très accessible à la corruption, à la flatterie et à la simonie.

Mais revenons à nos dessous.

La remarque de Melle Magalie sur les dessous de couleur chair, leur côté vieille dame, me laisse, malgré sa justesse (comme toujours chez elle) perplexe. Idem, ce rejet du ton sur ton. Certes, pourquoi pas, noir sur noir… mais blanc sur blanc… une peau blanche n'est jamais blanche, elle est ocrée, rosée, carminée… et le blanc... le blanc lui-même peut être crème, légèrement rosé, cuisse de nymphe émue… Plus difficile de défendre de point de vue en négatif, si j'ose dire. Noir sur une peau noire. Non que la peau noire ne puisse pas présenter des nuances, des carnations dont les variations sont au moins égales à celles des peaux blanches. Mais, à mon grand dam, je manque d'expérience en ce domaine.

Arracher la lingerie, avec les doigts, avec les dents… quelle ivresse, quelle folie des sens. Lorsque les doigts fébriles n'ont plus le temps de jouer avec les boutons, les agrafes; lorsque le besoin de sentir la peau de l'autre est plus forte qui la patience…
Avec des ciseaux, avec tout autre objet tranchant, nous touchons un autre registre. Un jeu codifié, le froid de la lame sur la peau, découpes savantes qui montrent tout en cachant. Découper l'extrémité des bonnets d'un soutien-gorge, laissant les seins couverts mais mettant à nu les tétons. Tailler un trou rond dans une culotte (devant ou derrière, selon l'envie…), laissant les fesses ou le ventre dans l'ombre mais donnant accès à (aux) orifice(s). Petit jeu pas si innocent que ça qui, merci encore une fois à vous, chère Magalie pour l'avoir évoqué, qui se joue beaucoup mieux lorsque la partenaire est solidement et tendrement entravée… Shibari

L'effet de surprise évoqué par la même lorsqu'elle vient à son premier rendez vous sans culotte est des plus pertinents. Comme toujours, ajouteront les jaloux du fond de la classe. Il en va de même pour les collants, de plus en plus de jeunes femmes préférant, hélas, les collants à la magie sans cesse renouvelée des bas. Quelle doux émoi lorsque la main, remontant doucement sous l'étoffe de la jupe, rencontre après le nylon (ou la soie, selon vos moyens ou ceux de la belle) le tiède contact d'une peau nue et frissonnante… émoi renouvelé lorsque, continuant sa progression, le bout des doigts ne rencontre pas la dentelle attendue mais la tiédeur moite d'une fente… (Légèrement ombrée d'un duvet soyeux, c'est encore meilleur. Oui, je sais. Ne recommençons pas).
En outre, surtout si la jupe n'est pas trop longue, cela permet également d'offrir quelques jetons aux inconnus qui passent (j'aimerai être l'inconnu qui passe, chère Magalie, le regard alangui sur la blancheur laiteuse de vos cuisses…et sur l'ombre qui nimbe l'endroit où elles se rejoignent). Dans le métro, à la terrasse d'un café ou en descendant de voiture. A ce sujet, les plus vénérables d'entre nous regretterons l'époque bénie où les portières des voitures s'ouvraient dans l'autre sens (c'est-à-dire avec la charnière sur le montant central - je pense à la 4CV, notamment). Époque où, quelle coïncidence, les femmes portaient des jupes et des bas.

Cela dit, quid du reste… un costume Armani noir, un gode noir, une cravache noire…

Puisque l'enthousiasme que vous mettez à participer de façon active à ce cours, qui tend à devenir l'endroit le plus chic et le plus chaud de Lit., quelques confidences:
Après avoir été un adapte des caleçons en toile de coton, j'en suis revenu pour ne porter que des boxers moulants. Non par vanité, mais par esprit de confort. Et, les jours de cérémonie, le string porte-jarretelles sous la toge…
Plutôt que de ne pas porter de sous-vêtements, il m'est arrivé de ne pas fermer la braguette de mon pantalon. Particulièrement lorsqu'un imperméable, un manteau permettent de cacher l'objet du délit. Je comprends fort bien les sensations qu'évoque Melle Magalie (oui, encore elle, que voulez vous…), le vent, le tissu qui frotte…


*****
Pff, quel cours magistral, mes enfants… mais vous le valez bien, comme me le rappelait encore Cindy C. l'autre soir à l'issue de la troisième reprise.
 
Cherchauder,

Che chuis flatté de votre echtime. Même pour moi. Quel honneur, ’stie!?!

M’enfin. Après qu’un parfum de scandale digne de Sodome et Gomorrhe eût flotté sur notre thrède, retour à la normale, n’est-ce-pas Chauder? Et je dois vous remercier sincèrement (et personnellement) pour cette référence fascinante sur Bataille. J’y jetterai un coup d’œil, promis.

Vous qui connaissez mon âge avancé (non, non. N’essayez pas, mesdames. Je ne dirai rien. Peut-être sous certaines tortures raffinées, oui. Mais encore. Faudrait voir. À plusieurs, peut-être), avez maintenant réactivé quelques souvenirs de mes premiers séjours en Gaule (non, non. Je ne dirai pas quand. J’étais adolescent, disons). Sur la plage de Deauville… où j’ai vudemesyeuxvu, l’entrejambe d’une élégante s’extirpant péniblement de sa légendaire 4CV - de couleur jaune pâle / blanc sale (je ne sais plus trop. Je parle de toujours de la 4CV).

Quel spectable mémoracte pour le pubère boutonneux testostérique dont j’étais. Brof, comme disait le père d’Achille Talon, ma cadence masturbatoire a connu, dès lors, une augmentation sensible. Pour se stabiliser à un niveau raisonnable, quelques années plus tard…

Et dois-je admettre, Néomagalie, que vos commentaires tout-à-fait fascinants touchant (je sais, je sais) l’à-propos où non du port de la lingerie ont également provoqué une recrudescence - en ce qui qui touche (je sais, je sais) à ladite cadencemasturbatoire contemporaine d’icelui ?

Indéniablement, vois-je. Noté-j’encore.

Faudrait bien que je vous montre, un de ces quatre, diriez-vous. Mais, on se connaît à peine, ici d’dans ?!?

Qu’à cela ne tienne, m’sieurdam. Bon weekend à tout le monde, Vive la Nouvelle-France, puis Fuck la balance!
 
Estimé Burokrat;
Nonobstant votre penchant immodéré pour l'avatar rotatif, votre tendance à l'exhibition notoire et votre inclinaison pour le juron local, vous seriez tout à fait fréquentable; au vu de vos goûts bien supérieurs aux miens en matière de 1ers crus classés, de parties triangulaires in-jacuzzi et autres fariboles.
L'évocation en demi-teinte, presque en sépia, d'une entre-cuisse s'extrayant d'une 4CV; vision fugace qui vous vaut, avec les fécicitations du jury, l'expression de mon affection sincère... (et rien que mon affection, soyez rassuré. Ou déçu, selon).
Mes estimés lecteurs, mes chères lecteuses pardonneront l'à-peu-près de ma typographie, dûe à une conjonction 32°C à l'ombre/12,5° dans le Château Perin de Naudine 2003, qui n'est pas sans laisser des traces dans l'assurance de ma dactylographie.
Et quelques traces d'impatience dans ma dactyloprésension. Si quelque partie charnue et féminine me passe à proximité. Nonobstant la tenue et la rigueur qui sont miennes habituellement.
Sed non satiata.
Quant à vous, élèves à l'assiduité chancelante, il ne saurait être question de vous accueillir dans ce cours sans une évocation circonstanciée d'un émoi masturbatoire.
Les jeunes femmes sont dispensées par avance de le faire en public, un message privé pouvant en tenir lieu.
 
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chauderlos said:
...2. Il manque les copies de Melle Pixie (occupée à prendre des photos –destinées à illustrer le cours?) ...

Oui, oui, je le sais, je suis terriblement en retard... et sans devoir complété... mais on dit qu'une image vaut mille mots :D

Porter le noir, ou l'enlever... dommage que je n'ai pas de jouets noirs, il y aurait eu plus de photos ;)

Et pour l'autre devoir, cher Prof... tu le retrouves très bientôt!
 
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Ou le retour de Sodome et Gomorrhe?

Sans nul doute, chère Melle Pixie, en mille mots, même les talents conjugués des contributeurs de ce thrède n'auraient pu avec autant de munificence, de charme, de délicatesse, de poésie, de magie, de sens de l'à-propos, d'éloquence, d'enchantement, de lyrisme, de sortilège, d'esprit, de tendresse, de douceur, d'esprit, de bénévolence, de verve évoquer nos propos.

Quel est votre secret, douce enfant, quel envoûtement réussit à transformer le digne Professeur que je suis en une créature assoiffée de sexe et de débauche? Quel est le secret de ce philtre qui m'ensorcelle, qui fait chanceler ma raison, qui abolit toute morale et qui me fait désirer plus que tout au monde de pouvoir enfouir mon visage (et le reste) dans cet endroit secret que vous montrer sans en avoir l'air?

Avec quelle élégance l'art de montrer, l'art de cacher, l'art de suggérer est démontré, avec la grâce d'une évidence qui serait en même temps une cachette?

De grâce, douce enfant, épargnez à l'avenir mon cœur fragile et mes sens ébranlés (voix off:… et pas que les sens, qui sont ébranlés), une telle grâce, je ne saurai y survivre.


*rajustant sa toge, remettant ses lunettes. Raclements de gorge, un verre d'eau…*

Bien, aujourd'hui, mes bien chers élèves, nous allons étudier le mythe de Lysistrata et son influence sur le théâtre contemporain…
 
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De retour de Venise, je suis bien attristé de ne pas voir de mouvement (de hanches? ;) ) ici.
Je vais parler alors de Venise un petit peu. Ma première fois en Italie, un temps beau à part deux jours moyennement pluvieux. Je me rappelle encore le doux érotisme qu'il y avait à voir marcher les femmes pieds nus ou pas sur la piazza San Marco inondée. Car Venise est bien la cité romantique par excellence, en tout cas parmis les cités que j'ai visités, quoi qu'on en dise. Il n'y a pas à dire, l'absence de voitures et donc de nuisances sonores et olfactives joue beaucoup...et toute cette eau, qu'on entend partout comme un murmure langoureux et inachevé tel une femme soupirante sur votre épaule, insatiable. Il est bon de s'y perdre, on voit que les italiennes ont du temps.
Je dois mentionner aussi ma découverte de Lucian Freud, petit fils de Sigmund, qui exposait une rétrospective au Musée Correr. J'ai été très impressionné par ses portraits, qui montraient quelque chose qui n'était pas prévu à la base. La pose est là, comme dans d'autres portraits classiques...mais l'émotion ne vient pas de là. Elle vient de la façon de peindre les visages, quelque chose entre l'expressionisme et un réalisme sobre. Il sait notamment très bien peindre les formes d'une femme nue, et l'expression de son sommeil dans tout son corps. Je vous conseille donc vivement d'y jeter un coup d'oeil.
 
Tiens. Pour le bénéfice de nos forumeurs. Une image vaut mille mots.
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Merci, cher Burokrat. Je n'avais pas mis d'images car je n'en avais pas trouvé d'assez grandes à afficher.
 
De retour de nulle part, je constate avec Mr Edward et avec dépit qu'une fois encore, ce sont les garçons qui animent cet endroit… Certes, certes, Melle Pixie est occupée avec ses admirateurs dans la pièce d'à côté, mais que fait Melle Magalie ? Sans parler de Melle Kitten, qui a sombré corps et bien dans un océan de débauche, sans doute…

Ahh, Venise… Cette ville, romantique à souhait (mais peut-être pas tant que Prague, à mon goût, mais bon…) n'en reste pas moins une ville construite sur un marécage, promise à l'engloutissement, à la disparition. C'est peut-être ça qui lui donne ce charme indéfinissable, comme une eau qui coule… Pour y avoir été au début de l'été, il y a quelques années, il manque dans votre description l'odeur. L'odeur de pourriture, omniprésente dès qu'on s'éloigne des larges canaux, et qui pollue littéralement le plaisir de la découverte. Mais je vous l'accorde, en charmante compagnie, Vivaldi, Canaletto, Martini bianco et Casanova en toile de fond, Venise est une destination agréable…. (avez-vous séjourné dans un des hôtels qui ponctuent riva dei Sciavoni?)

Puisque Venise semble vous inspirer, je ne saurais que trop vous recommander la lecture de La fête à Venise, de Philippe Sollers. Sollers qui, notons le au passage, compte parmi mes écrivains vivants français préférés (je classe en effet mes préférences en matière d'écrivains selon un nombre immodéré de catégories, de sous-catégories… qui me permettent d'avoir (trop) d'écrivains préférés…).

Ohh, j'entends déjà vos voix railleuses s'élever. Sollers n'est pas un écrivain, c'est un compilateur de citations, sa vaste culture générale lui permet d'aller d'un sujet à l'autre, d'émailler ses récits de citations et de considérations générales sans rapports les unes avec les autres. Et son dernier ouvrage, L'étoile des amants, m'est tombé des mains à plusieurs occasions, justement en raison d'un abus de citations. Il possède un fonds de commerce inépuisable de thèmes qu'il ressasse d'un livre à l'autre (je n'ose pas écrire d'un "roman" à l'autre, ses ouvrages ne sont pas à proprement parler des romans stricto sensu) et qui lui permet de noircir des pages entières sans trop se fouler.

Certes, certes. Mais c'est justement ce qui fait le charme de ses écrits, ce qui fait q'une page de Sollers se reconnaît entre mille. Je ne voudrais pas utiliser cette métaphore éculée de la "petite musique", mais elle me semble tout à fait appropriée dans son cas. Il existe une musique sollertienne, un balancement de phrases, un choix délicat des mots qui constitue son charme. Et nombreux sont les écrivains contemporains qui feraient bien de s'en inspirer. Je tiens les noms à votre disposition.

En réalité, Sollers est un flâneur (non, l'adjectif n'est pas de moi, désolé), un flâneur qui nous emmène promener avec lui, au gré de ses coups de cœur, de ses goûts. Il faut savoir partir avec lui, ou rester sur le quai.

En outre, à l'opposé d'un Houellebecq, Sollers magnifie une sexualité joyeuse, festive, inventive, dont je ne me lasse pas. C'est dans Le cœur absolu, je crois, qu'il a cette merveilleuse invention de lettres que sa maîtresse lui fait parvenir avant leurs rencontres, lettres dans lesquelles elle décrit avec précision le rituel selon lequel elles doivent se dérouler.

Enfin, un admirateur de Watteau, de Vivant Denon, de Casanova et de Willem DeKooning ne peut pas me laisser indifférent.

Sans oublier, bien sûr, qu'il est l'auteur d'un Dictionnaire amoureux de Venise, une occasion de plus de flâner avec lui et son érudition entre histoire et canaux...

Et d'ajouter, pour faire bon poids, la Fable de Venise, d'Hugo Pratt. Les aventures du marin à la boucle d'oreille m'ont toujours fasciné; certainement parce que, comme moi, il rêve les yeux ouverts, et que les rêveurs éveillés sont les plus dangereux, ils finissent par croire à leurs rêves, un jour … (cette dernière citation extraite de Ballade celtique)

Quant à Lucian Freud, ma foi… Le réalisme n'est pas trop ma tasse de thé. Même si j'aime beaucoup Jeune femme au chien blanc . Non par à cause de penchants zoophiles, bande de pervers, mais à cause de l'incongruité de son sein dévoilé. Pourquoi montre-t-elle son sein gauche, et place-t-elle en même temps sa main, protectrice, devant son sein droit? Et ce regard, dirigé vers nous comme un reproche? Une attente? Une question? Cela me fait penser, allez savoir pourquoi, à un roman de Simenon. Je comprends bien ce que veut dire notre camarade Edward lorsqu'il écrit "l'émotion ne vient pas de là". On peut contempler ce tableau pendant des heures, et de demander d'où provient l'émotion, justement. Même si, dans le domaine de l'étrange, du questionnement et de l'interrogation, vous me permettrez de préférer Balthus. Ou Delvaux.

Si un jour, un rigolo, ou une âme charitable, voire mon lutin intérieur, m'aurait dit que j'écrirai une postation où je parlerai de Sollers, d'Hugo Pratt, de Watteau et de Lucian Freud…. Ben merde alors, c'est l'age ou quoi? Vite, je m'en vais retourner mater Pixie dans le plus simple appareil….
 
Cher Professeur Chaudelors, tout d'abord bon retour de nulle part. Et oui, il faut bien penser que les professeurs peuvent faire l'école buissonière aussi parfois (et dans quels buissons! lol).

Vous parlez de l'odeur de Venise d'il y a quelques années. Aujourd'hui, Venise a été largement assaini et de ce que j'en ai senti en allant à la Mostra par les vaporettis, l'air n'était pas chargé. Mais effectivement, je partage votre doute sur le futur d'une telle ville hors-temps, hors-tout un peu.
J'ai été à Prague en 97, et cela ayant été mon premier vrai voyage à l'étranger, avec des amis, j'ai tout de suite perçu un romantisme, mais beaucoup plus un romantisme sombre, gothique. Selon moi, Venise est d'un romantisme positif, léger tandis que Prague est lourd d'histoires, d'émotions et à mon avis, évolue plus rapidement que Venise qui s'attache à conserver la plupart des choses. Je n'ai heureusement vu qu'un seul petit McDonald's à Venise, tel un cheveu gras dans un verre de chianti et qui semble boudé par la majeure partie des gens, ce qui fait du bien à voir. Mais déjà en 97, Prague en avait un ou deux...et aux dernières nouvelles, on m'a dit que la ville s'était de plus en plus modernisée et occidentalisée (c'est à dire majoritairement touristisée américainement).

Enfin, je note vos références à Sollers que je n'ai encore jamais lu mais j'essaierai probablement d'en lire dès que j'aurai avancé la pile de livres que j'ai toujours à lire.

Votre analyse de la jeune femme au chien blanc est amusante, dans ce qu'elle a d'imprévu pour moi. Je dois dire que ce tableau a révélé des analyses différentes quand je l'ai vu à Venise. J'étais avec deux amies: l'une trouvait qu'il y avait une sorte d'érotisme étrange entre le chien et cette femme, elle pensait qu'elle sortait son sein pour que le chien le suçe. Un lien dont j'ai eu du mal à trouver la raison, à part une lecture simpliste qui fait que parce qu'ils sont sur la peinture et que son sein est sorti, ils doivent faire partie de la même combinaison érotique; au delà du fait que je ne suis pas un aficionados d'une sexualité entre humains et animaux.
Je répondis qu'au contraire le tableau était pour moi d'un érotisme froid et que le regard de la femme ne trahissait qu'une sorte de soumission-mutisme peut être teinté d'une admiration envers le peintre. Cela m'apparaissait crédible dans le sens où ayant vu d'autres portraits de femmes de Lucian, il semblait y avoir un lien érotique entre le peintre et la modèle comme si ils avaient eu une relation sexuelle avant la peinture (voir par exemple "After breakfast" le portrait d'une femme nue sur un lit, le visage couvert, vraisemblablement après l'amour) ou qu'ils allaient en avoir une après la peinture (comme peut-être la peinture dont nous discutons). Mais je conçois qu'il pourrait très bien s'agir également de mon imagination gallopante. Pourquoi couvre t-elle l'autre sein? Un réflexe de défence "naturel" peut-être ou juste une envie de Lucian. Imaginez la main ailleurs, juste posée sur le chien. La zoophilie ne serait que plus appellée...Ah mais enfin j'ai tendance à penser que toutes les opinions sont permises en art et qu'elles ne font qu'enrichir la qualité d'une oeuvre.
Mais j'ai été long et il est peut-être temps de revenir à des débats plus légers. ;)
 
Ahh, mon cher ami, je veux bien vous accorder que ces villes de la vieille Mittel Europa cèdent avec un enthousiasme qu'on ne saurait leur reprocher aux sirènes capitalistes, après les années de plomb qu'endurèrent leurs habitants… McDo all over the world… Mais tant que résisteront quelques amateurs de crus classés, de peintures délicatement décadentes, de jeunes filles légèrement vêtues et de penne all'arrabiata… Accordé également, l'antiquité de ma visite, souvenirs qui pêchent sans doute par excès de pessimisme quant à l'avenir de cette ville… (pessimisme général, du reste). Item, l'antagonisme qui vous soulignez à juste titre entre le romantisme gai et badin de Venise et celui, plus sombre, gothique tel que vous le qualifiez, de Prague. Sans doute les ruelles sombres, le pavé luisant du Hradschin correspondent-ils mieux à mon caractère que les gondoles du Grand Canal…

Nous pourrions profiter du sujet pour commencer un débat entre partisans d'un conservatisme architectural qui confine à l'immobilisme et ceux d'un modernisme qui, quant à lui, touche à l'iconoclastie… Mais d'une part, qui cela intéresserait-il et d'autre part, cela manquerait trop de filles à poil et de lingerie arachnéenne pour attirer les foules…

Quant à visiter le Correr en compagnie de deux jeunes amies… mazette, mon ami, quel appétit… après vous s'il en reste…

L'heureux homme qui n'a pas encore lu Sollers. Heureux car Sollers fait partie de ces écrivains qu'on aimerait pouvoir redécouvrir, pour le plaisir des trouvailles, des phrases si bien écrites que je donnerai volontiers, je ne sais pas, moi… la moitié de la récolte du Clos Vougeot pour en écrire de semblables.
Un exemple:
Et je me disais, non sans emphase, de même que les coquillages si nous les approchons de notre oreille, nous font "entendre la mer", dont ils sont éclos, de même à les côtoyer, certains êtres - par quelle bienfaisante illusion?- nous rendent le murmure de l'infini.
(Une curieuse solitude)​

Si je pouvais me permettre (et pourquoi diantre ne me le permettrais je pas?), vous pourriez approcher son œuvre par ses biographies romancées, Casanova; Vivant Denon (le premier directeur du Louvre, et l'auteur de Point de lendemain). Ou par ses romans, disons, faciles, Le lys d'or, Le cœur absolu, Une curieuse solitude. Et garder, si l'auteur vous plait, ses ouvrages plus personnels, plus difficiles, comme Paradis ou Femmes; le premier étant écrit d'un trait, sans ponctuation ni saut de ligne…

Bon, c'est pas le tout, je trouve que ceci devient d'un sérieux pathétique…

Changeons de sujet:
Monsieur et Madame Groidanlabaignoiretjsaispasquoienfaire ont un fils, comment s'appelle-t-il?
Pouf, pouf, pouf…
 
Désolé de mon absence prolongée, Chauder. Mais je dois bosser pour payer mes études, voyez-vous…

Venise.

J’y suis allé deux fois. Avec deux femmes différentes. Une maîtresse, la première fois. Une épouse, la seconde. Au milieu des années 80; ensuite au milieu des années 90. La première fois, je me suis arrêté à l’Hôtel Giorgione (du nom de ce peintre mystérieux, maître du Titien). Où le concierge était un québécois qui m’acceuillit à grands coups de tabarnaque et de câlisse. La deuxième, au Danieli. Ce qui m’est resté de Venise, c’est cet accent zézayant, charmant et exotique : « Buonziorno*». L’odeur, dites-vous ? Pas vraiment. Mais un dîner bien arrosé chez Antico Martini, sur la piazza de la Fenice. Arrosé d’un demi de Sassicaia. Ça, je m’en souviens.

Prague. Connais pas. Un ami, pianiste de renommée internationale, m’a confié qu’il aimerait y mourir. Tout ça n’est pas suffisant pour m’y conduire.

Hugo Pratt. J’ai toujours adoré le style épuré, violent mais graphique de son coup de plume, de pinceau. Le mystère et les silences qui ponctuent son œuvre…

Mais encore. Freud, Balthus, Delvaux. Tous ayant trôné en haut de la devise : Premier je suis, second je fus, Mouton ne change. Je les aime tous, Chauder. Suis-je normal, docteur ?

… tentant de fuir la salle de classe en catimini, pour retourner à son labeur intense. Alors que Chauder profite de la rumeur pour faire face au tableau noir, tourner le dos à tous et se fourrer subrepticement un doigt dans le nez bien mérité…
 
Tant qu'à me fourrer un doigt dans un orifice, autant me le fourrer dans le cul...

Concernant votre requête en vue de normalité, cher Burokrat, ma foi... je ne suis pas, hélas, le plus qualifié pour vous répondre, ayant moi-même des doutes quant à la mienne (de normalité)

Et je vous aime aussi. Même si, vous m'en absolverez (pas facile à placer, ce verbe là...) par avance, je confesse préférer la fente de Melle Pixie à votre physique.
 
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